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Bienvenue dans l’exposition « Jackson Pollock : les premières années » !

Jackson Pollock est un artiste américain né en 1912. À 18 ans, il quitte la côte Ouest des États-Unis et s’installe à New York. Là-bas, il visite les musées, les galeries et voit en vrai les oeuvres de Pablo Picasso, qu’il avait d’abord connues à travers des revues. Il y admire aussi l’art des premiers peuples américains. Nourri par ces différentes sources, il expérimente de nouvelles manières de peindre et représente d’étranges créatures inspirées de mythes. Es-tu prêt à découvrir l’univers mystérieux du jeune Pollock ?

Bonne visite !

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Quel animal Pollock a-t-il représenté ? Si tu hésites, tu peux t’aider en regardant le dessin de Pablo Picasso accroché juste à côté. Il s’agit d’un taureau ! En 1939, le Musée d’Art Moderne de New-York présente une exposition sur Picasso que Pollock visite. Le jeune artiste est marqué par l’oeuvre du peintre espagnol. Ici, il lui emprunte le thème du taureau et le principe de la déformation. La tête de la bête est représentée en gros plan. De haut en bas tu peux voir deux cornes, deux yeux en amandes, puis deux narines qui sont séparées d’un mufle en forme de 8.

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Vois-tu le bec jaune de l’aigle caché dans la toile ? Ici, Pollock semble peindre la métamorphose d'un humain qui se transforme en animal. Ce thème est emprunté aux premiers habitants des États-Unis. Ils sont appelés les « natifs » parce qu’ils étaient présents avant que les européens ne colonisent leurs territoires. En 1941, Pollock admire l’art de ces communautés dans une exposition du Musée d’Art Moderne de New York. Leurs techniques et leurs légendes deviennent des sources d’inspirations pour ses tableaux.

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Pollock a réalisé ce tableau avec deux autres artistes. Ils ont d’abord peint le fond avec du gris et ont ajouté des touches de jaune et de rouge. Ils ont ensuite fait couler de la peinture blanche par-dessus, un peu comme s’ils peignaient dans le vide puisque leurs outils n’entraient pas en contact avec la toile. Cette technique est appelée en anglais « dripping », ce qui signifie « laisser couler ». Pour finir, ils ont tracé des contours noirs avec des pinceaux : les espaces non recouverts laissent apparaître le fond et dessinent de drôles de formes.

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Pollock ne s’inspire pas toujours des mythes pour représenter d’étranges créatures. Il en invente aussi, comme cette Femme-Lune. En haut, tu peux apercevoir une tête avec une coiffe à plumes. La tête est prolongée par une forme en croissant de lune et devant le visage se trouve un poignard avec une grande lame jaune. Autour de ces motifs reconnaissables, certains signes sont plus mystérieux, ce qui rend l’oeuvre énigmatique ! Qui est ce personnage ? À quoi lui sert son arme ? Tu peux imaginer toi-même la légende qui entoure cette Femme-Lune !

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Si tu regardes cette oeuvre de près, tu auras l’impression de voir une oeuvre abstraite, qui ne représente aucun sujet. Pourtant en t’éloignant, tu peux reconnaître la silhouette d’une louve : sa tête à gauche, son corps avec ses mamelles et ses pattes au centre, puis sa queue à droite. Pollock travaille en peignant par couches successives. Pour le fond, il a mélangé sa peinture avec du plâtre, ce qui la rend plus épaisse et pâteuse. Il a ensuite tracé l’animal en ajoutant des traits noirs et blancs, et a terminé par du gris sur les bords de la toile.

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Vois-tu le taureau caché dans cette oeuvre ? Tu peux reconnaître une corne en haut, une tête sur la droite, mais Pollock ne représente pas distinctement l’animal. Ici, il cherche surtout à transcrire son énergie en peignant avec des gestes vifs. L’évocation du taureau, les formes éclatées sur la surface de la toile et l’immensité du support sont sûrement inspirées de Guernica, l’oeuvre monumentale réalisée par Picasso durant la guerre d’Espagne. Elle a longtemps été présentée au Musée d’art moderne de New York, et se trouve maintenant au musée Reina Sofía à Madrid.

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Imagine Pollock peignant cette oeuvre dans son atelier. Il installe sa toile au sol, et s’affaire autour : il se penche, verse de la peinture, la jette en la laissant couler de son pinceau. Quand l’artiste réalise ce type de tableau, il ne cherche plus à représenter un sujet précis mais souhaite surtout rendre ses mouvements visibles. Avec ses gestes, qui lui viennent de manière instinctive, il finit par recouvrir toute la surface de la toile !