Picasso Iconophage

Bienvenue dans l’exposition « Picasso iconophage » !
Iconophage signifie « mangeur d’images » en latin. Depuis son enfance, Pablo Picasso est entouré d’images. Il visite régulièrement les musées en Espagne, en France mais aussi en Italie. Il collectionne les cartes postales et les photographies, lit la presse, va au cinéma, fréquente le monde du spectacle. Il se nourrit alors des formes qu’il rencontre, un peu comme s’il les digérait avant de les réemployer dans ses œuvres à sa manière !
Bonne découverte !

Pablo Picasso, Études, 1920

On dirait que cette toile a été réalisée par deux artistes différents ! D’un côté, des formes géométriques sont utilisées pour peindre des objets ; de l’autre, les mains, le visage et les deux danseurs paraissent bien plus réalistes. Pourtant c’est bien l’œuvre du seul Pablo Picasso ! Toute sa vie, il invente de nouvelles manières de représenter le monde. Parfois il imite la réalité, mais le plus souvent il la transforme. Si l’on imagine les murs de son atelier, ils pourraient ressembler à ce tableau : recouverts d’œuvres aux styles variés.

Pablo Picasso, Massacre en Corée

Cette toile donne froid dans le dos ! Un groupe de femmes et d’enfants, nus et apeurés, est menacé par une rangée de soldats armés et casqués. Ces soldats ressemblent à des robots, ils ne sont presque plus humains. Picasso dénonce ici la violence de la guerre de Corée, commencée un an auparavant, et des machines employées pour massacrer la population. Il s’inspire alors d’une œuvre plus ancienne : L’Exécution de Maximilien d’Edouard Manet, dont une reproduction est visible dans la salle. Remarques-tu les ressemblances entre les deux ?

Pablo Picasso, L’Enlèvement des Sabines

Quelle pagaille ! Picasso mélange ici les éléments de deux tableaux respectivement peints par Nicolas Poussin et Jacques-Louis David. Retrouve-les dans la salle. De quel tableau Picasso s’est inspiré pour : le personnage qui lève son épée à droite et le cavalier qui attrape une femme au centre ? Ces œuvres représentent un épisode légendaire de la création de Rome : le fondateur de la cité Romulus et ses soldats enlèvent les Sabines, jeunes filles d’un peuple voisin, et les forcent à devenir leurs femmes.

Pablo Picasso, Minotaure

Ce terrible personnage, mi-homme, mi-taureau, vient de la mythologie grecque. Appelé Minotaure, il vit enfermé dans un labyrinthe, et dévore les pauvres victimes qui s’y perdent ! Mais il fascine Picasso, qui le représente très souvent dans ses œuvres. As-tu remarqué comme la tête de la créature paraît étrange ? Observe ses yeux : l’un te fixe tandis que l’autre est complètement tourné vers la gauche. Picasso dessine son visage en mélangeant la face et le profil. Comme cela, il semble encore plus monstrueux !

Pablo Picasso, Le Déjeuner sur l'herbe

Un pique-nique au bord de l’eau, en voilà une scène agréable ! Mais pourquoi cette femme est-elle nue ? Cette question provoque un scandale quand le célèbre tableau Le déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet est exposé. Picasso apprécie cette originalité, qui donne l’impression de surprendre un moment d’intimité. Il s’inspire alors du sujet et réalise sa propre version, en modifiant les formes et les couleurs. Il semble avoir oublié un personnage… à moins qu’il ne soit caché derrière un arbre ! Le vois-tu ?

Pablo Picasso, Buste d'homme au chapeau

Te voilà transporté dans une autre époque, celle des mousquetaires ! Picasso adore représenter ces hommes bagarreurs, coiffés de grands chapeaux. Ils lui rappellent son Espagne natale, terre d’origine de Don Quichotte et de… Don Salluste, le héros de La Folie des grandeurs, film projeté dans la salle ! Picasso réalise ce tableau à la fin de sa vie, à un moment où il utilise surtout des couleurs vives peintes à l’aide de gestes énergiques. Le peintre armé de son pinceau ne serait-il pas, lui aussi, un mousquetaire ?

Pablo Picasso, Arlequin

Pourquoi cette œuvre n’est-elle pas terminée ? Par manque de temps ? Non, par choix ! Picasso souhaite nous montrer les différentes étapes du travail de peintre : du dessin préparatoire, jusqu’à l’application de la couleur. Mais c’est aussi une partie de son âme qu’il expose dans ce tableau. Ce personnage s’appelle Arlequin, il est emprunté au théâtre italien. Picasso apprécie sa sensibilité, et se reconnait en lui. Il possède même son costume à carreaux, et il en habille ses modèles – comme ici avec son ami Joaquin.